Lorsqu’un enfant est envahi par l’anxiété, il ne suffit pas toujours de le rassurer avec des mots logiques ou rationnels. C’est ce que rappelle le psychologue américain Lawrence Cohen dans son ouvrage « J’ai plus peur ! Aider un enfant à surmonter ses craintes ». Selon lui, bien que notre intention soit de rassurer, certains enfants restent totalement imperméables à ce type de réconfort verbal, et parfois même, cela peut aggraver leur malaise.
🧠 Quand l’anxiété prend le dessus, le cerveau n’écoute plus
Dans un état d’anxiété, le cerveau de l’enfant entre en mode « alerte ». Il est alors incapable de traiter de nouvelles informations, même si elles sont rassurantes. Dire à un enfant paniqué : « Il n’y a rien à craindre », « Regarde, je te montre, il n’y a pas de monstre » — aussi logique que cela paraisse — n’a souvent aucun effet, voire peut générer de la frustration ou de la colère.
👉 L’étape essentielle, c’est d’abord d’apaiser.
Avant de parler, il faut sécuriser. C’est uniquement lorsque l’enfant se sent physiquement et émotionnellement en sécurité que l’on peut instaurer un dialogue.
💞 Le pouvoir du contact humain
Cohen insiste sur l’importance du contact physique doux et consenti : une main posée sur l’épaule, un câlin, une caresse rassurante… Ces gestes simples ont un effet calmant immédiat. Ils transmettent à l’enfant un message puissant : « Tu n’es pas seul. Je suis là avec toi. »
Plutôt que de dire « Tout va bien », il est souvent plus efficace de murmurer :
« Je suis là. Tu peux sentir que je suis à côté de toi ? »
Ce type de message renforce la connexion émotionnelle, ce dont l’enfant a profondément besoin dans ces moments.
🛠️ Des pistes concrètes pour réconforter un enfant anxieux
Voici quelques attitudes et outils que vous pouvez adopter pour accompagner un enfant en proie à l’angoisse :
Valider ses émotions
➤ Ne niez pas ses peurs. Dites plutôt : « Je comprends que ça te fait peur. »
L’écoute empathique est la première étape vers l’apaisement.
Adopter un langage rassurant et adapté
➤ Évitez les formules toutes faites comme « Ce n’est rien » ou « Tu exagères ».
Préférez des phrases qui montrent que vous êtes à l’écoute :
« Tu n’es pas seul. On va traverser ça ensemble. »
Offrir du réconfort physique (si c’est accepté)
➤ Un câlin, une main dans la sienne ou un petit geste tendre peut faire des merveilles.
Ce contact crée une sensation de sécurité immédiate.
Aider l’enfant à apprivoiser ses sensations corporelles
➤ L’anxiété s’exprime souvent par des tensions dans le corps. Vous pouvez l’inviter à respirer profondément, à relâcher ses épaules, ou à se concentrer sur ce qu’il ressent sans jugement.
Redonner du pouvoir personnel à l’enfant
➤ Montrez-lui qu’il a en lui les ressources pour faire face. Par exemple :
« Tu as déjà surmonté une peur la dernière fois, tu te souviens ? Tu es plus fort que tu ne le crois. »
📘 Pour aller plus loin
Tous ces conseils sont tirés du livre « J’ai plus peur ! Aider un enfant à surmonter ses craintes » de Lawrence Cohen, un ouvrage riche et plein de tendresse qui offre des outils concrets aux parents et éducateurs.
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