Vous êtes rarement fraîche et dispo au lever du lit ? C’est la nature !

les femmes ont besoin de plus de sommeil que les hommesDe nombreuses études l’ont prouvé : les femmes ont besoin de plus de sommeil que les hommes. Ainsi, selon un récent sondage Ipsos réalisé auprès de 6.000 personnes pour la fondation Adova, quand la moyenne des personnes interrogées déclarait avoir mal dormi après une nuit de moins de 7 heures, les femmes affirmaient être dans cette situation en-deçà de 7h30 de sommeil.

Pour comprendre les ressorts de cette « inégalité », nous avons posé nos questions au docteur Marc Rey, responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance de l’Hôpital de la Timone à Marseille.

Les hormones, ces éléments perturbateurs du sommeil

« Il y a effectivement plus de grosses dormeuses que de gros dormeurs et les explications sont essentiellement hormonales », nous indique-t-il. « Au cours du cycle menstruel, une femme subit une variation des taux d’œstrogènes et de progestérone qui engendre des périodes de fatigue, de manque de sommeil ou de sommeil fragmenté ». Celle-ci a donc besoin de dormir davantage pour se sentir reposée.

Dans la vie d’une femme, la période de périnatalité est aussi un temps où le manque de sommeil se fait cruellement sentir. « Lors des trois premiers mois de la grossesse, le taux de progestérone augmente rapidement, explique Marc Rey.

Ses effets sédatifs induisent un besoin de sommeil plus important. C’est la même chose lors des trois derniers mois, la progestérone permettant de faire face, plus ou moins efficacement, aux insomnies liées à l’inconfort de la lourdeur du ventre, du bébé qui bouge… »

Enfin la ménopause, ponctuée de bouffées de chaleur et accompagnée d’une baisse du taux d’œstrogènes, peut aussi accroître la fatigue.

La naissance d’un enfant, une période où le manque de sommeil se fait cruellement sentir

Lors des premiers mois de vie de l’enfant, et surtout en cas d’allaitement, la jeune maman connaît là encore un sommeil perturbé qui donne lieu à un besoin de dormir plus longtemps.

D’après une étude de l’Université britannique de Warwick menée sur plus de 2500 femmes et près de 2200 hommes, une femme perd en moyenne 40 minutes de sommeil par nuit dans l’année qui suit l’arrivée de son bébé. Les trois premiers mois, la perte de sommeil peut même monter jusqu’à 1 heure par nuit. Pour les pères, ce manque ne culminerait qu’à 13 minutes par nuit.

La charge mentale, l’autre explication

Enfin, si l’époque tend à estomper les inégalités entre les hommes et les femmes, ainsi que les stéréotypes sexistes, de nombreuses femmes se retrouvent toujours à devoir se charger de l’organisation du foyer.

« Mon mari m’aide énormément à la maison dans les tâches quotidiennes, mais il faut sans cesse l’aiguiller : préparer la liste de courses, les affaires du bébé, lui dire ce qui faut faire à manger et comment ça se cuit, nous racontait ainsi Anne-Cécile il y a quelques mois, suite à un appel à témoignage sur Facebook.

Or, pour le responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance de l’Hôpital de la Timone, « il est clair que cette charge mentale augmente le besoin de sommeil, tout simplement parce qu’elle nécessite une réorganisation et une digestion nocturnes des informations de la journée ».