Botox par-ci, produits de comblement par-là: les interventions de médecine esthétique sont devenues courantes. Une chirurgienne plasticienne indique comment les repérer.

savoir si quelqu'un a fait des injectionsLe Botox et ses pièges

Selon la Dre Lanaras, «il y a des erreurs typiques commises lors d’injections de toxine botulique qui sautent immédiatement aux yeux d’un expert». Parmi elles, on peut citer les paupières qui tombent.

«Si les lignes horizontales du front sont traitées de manière trop agressive, le muscle frontal est complètement paralysé. Les sourcils peuvent alors glisser de quelques millimètres vers le bas et faire tomber les paupières, ce qui donne une mine fatiguée».

L’autre extrême est ce qu’on appelle l’effet Méphisto. Dans ce cas, la partie externe du sourcil remonte de manière excessive. Le visage de la personne exprime alors la surprise ou la colère. 

«Cela se produit lorsque les praticiens font preuve d’une trop grande prudence. Ils ne figent le muscle frontal qu’au milieu, afin que les sourcils ne retombent pas. La contraction de la partie latérale du muscle frontal est alors si importante que cela tire les sourcils vers le haut de manière peu naturelle», explique l’experte.

Selon elle, ce problème se corrige très facilement. «Il suffit de faire de petites injections de toxine botulique au niveau latéral du muscle frontal pour rectifier le tir».

Un travail bien fait est quasi invisible

«Réalisés par des professionnels, les traitements à la toxine botulique donnent un coup d’éclat au visage», dit-elle. Toutefois, si on observe attentivement les expressions faciales d’une personne, on peut souvent voir que les rides au niveau du front ou entre les sourcils (ride du lion) sont moins marquées, voire absentes.

Pour une approche plus naturelle, la Dre Lanaras recommande le «baby Botox». «Il s’agit d’injections de doses très faibles de toxine botulique destinées à lisser les ridules tout en permettant le mouvement».

Les produits de comblement naturels sont invisibles

«Un bon traitement à l’acide hyaluronique ne doit pas être perceptible, même par un spécialiste. Si ça se voit, c’est le signe que ça n’a pas été bien réalisé», estime Tatjana Lanaras.

En Europe, on recherche, avant tout, un effet naturel. Il est donc d’autant plus important de choisir le bon cabinet et de s’adresser à un médecin compétent.

Personne ne veut un bec de canard

«L’une des craintes majeures en faisant un traitement par acide hyaluronique est de se retrouver avec un bec de canard, dû à l’injection de volumes d’acide trop importants au niveau de la lèvre supérieure», précise l’experte.

Le produit de comblement migre alors du vermillon des lèvres (où il est censé rester) vers la lèvre blanche, ce qui donne une lèvre supérieure trop épaisse, trop distante du nez et un effet artificiel. «Essayer de compenser en injectant encore plus d’acide hyaluronique ne fait qu’empirer les choses», assure la spécialiste.

La seule solution est d’injecter progressivement l’acide hyaluronique en plusieurs séances, afin d’obtenir de jolies lèvres pulpeuses et naturelles.

Gare à l’effet «pillow face»

«Lorsque les tissus du visage sont déjà affaissés et que le spécialiste a l’impression qu’il peut simplement les combler avec de l’acide hyaluronique, il en résulte ce que l’on appelle la pillow face», explique la chirurgienne. Outre les quantités absurdes et les coûts associés à de tels traitements, un autre risque menace:

«Des quantités extrêmes de produits de comblement au niveau des joues font paraître les yeux enfoncés et fatigués. La peau brille de manière peu naturelle et l’expression du visage ressemble à un masque».

À partir d’un certain point, il est important d’arrêter. «Si on espère alors obtenir un effet naturel, il faut envisager une intervention chirurgicale, comme un lifting du visage.»