Les couvre-sols persistants sont une aide précieuse au jardin.
S’ils permettent de lutter contre les adventices, ils réduisent la déshydratation des sols et luttent contre l’érosion. Hormis ces qualités fonctionnelles avérées, ces végétaux couvrent un large spectre d’utilisation au jardin.
Et comme fonctionnel ne rime pas forcément avec laid, voici les 10 meilleurs couvre-sols persistants qu’il faut avoir dans son jardin.
1 – Pour l’ombre : le Pachysandra terminalis
Alors oui, j’aurais pu citer aussi le lierre, les épimediums, Chrysospleniums, Ophiopogons… Mais s’il ne faut en citer qu’un pour l’ombre, le Pachysandra terminalis fait figure d’excellent candidat. S’il pousse très très lentement les premières années ce n’est que pour installer son système racinaire et se développer à une vitesse ahurissante les années suivantes. Il ne coure pas, il galope. Son feuillage vernissé, impeccable toute l’année et ses fleurs blanches en font une excellente vivace de sous bois frais, qu’on se le dise !
2 – Pour les sols argileux: l’Ajuga reptans Catlin’s Giant
L’Ajuga reptans (ou « bugle rampant ») fait partie de ces vivaces qui supportent les hivers sibériens et poussent malgré tout sans problème les pieds dans la glaise, c’est dire à quel point elle est increvable. Son seul défaut c’est d’aimer l’humidité. Les sols lourds oui, mais frais, voire humides. Lorsqu’elle a ce qu’elle désire, ses tiges forment des stolons à la manière d’un fraisier, et colonisent rapidement.
3 – Pour les coins arides: Le Stachys byzantina
Vous avez toujours voulu approcher un ours et lui caresser les oreilles sans jamais pouvoir le faire ? Fermez les yeux et caressez le feuillage duveteux du Stachys byzantina. Vous aurez la sensation de caresser les oreilles d’un ours… ou d’un lapin, c’est selon. Derrière ce feuillage à la douceur incontestable se cache une vivace tenace qui pousse sans broncher sous un soleil de plomb et colonise les surfaces grâce à des tiges rampantes qui se marcottent. Utilisez-le en bordure ou en rocaille avec des Armeria, euphorbes, lavandes ou œillets.
4 – Pour sa vitesse de croissance: La petite pervenche (Vinca minor Atropurpurea)
Je ne parle pas de la grande pervenche (Vinca major) au feuillage insipide et à la végétation furieuse et désordonnée, mais de sa petite sœur la Vinca minor Atropurpurea plus sage. Dotée de feuilles plus fines, elle produit une ribambelle de petites fleurs dont le cœur souvent plus pâle lui donne des airs de fleurs bicolores. Aussi poussante que sa grande sœur, elle habille avec beaucoup de classe et de retenue les bordures mi-ombragées. Ses tiges s’allongent et s’enracinent de loin en loin si bien qu’un seul pied se répand et couvre plusieurs mètres carrés en seulement 2-3 ans.
5 – Pour les terrains calcaires : le Thym serpolet
Non le Thym n’est pas qu’une aromatique qui se cantonne aux bordures du potager. C’est aussi et avant tout une excellente plante couvre-sol pour les terrains calcaires et desséchants. On l’utilise en bordure d’une allée minérale dans le caillou ou sur des talus rocailleux. Tous ne sont cependant pas persistants, optez pour le Thym serpolet ou plus original avec son magnifique feuillage semi-persistant, le Thym pseudolanuginosus
6 – Pour sa floraison précoce: La bruyère (Erica x darleyensis)
L’avantage avec les bruyères c’est qu’elles poussent dans les régions difficiles, dans les landes arides balayées par les vents, sur les falaises calcaires ou en lisière de sous-bois, il est donc impossible de dire « ah non la bruyère j’ai abandonné, ça ne pousse pas chez moi ! ». Dès lors, on peut la planter à peu près partout dans son jardin et elle poussera avec plus ou moins de rapidité. Mais son atout principal réside dans sa floraison hivernale précoce et ce n’est ni le gel, ni un peu de neige qui l’arrêteront de fleurir.
7 – Pour son parfum: Le Sarcococca hookeriana humilis
Au premier coup d’œil ce n’est pas la taille des fleurs qui impressionne chez le Sarcococca, car elles sont insignifiantes, mais bien son parfum suave aux notes fleuries et citronnées qui dure une bonne partie de l’hiver. Ensuite, c’est son joli feuillage lustré et son aptitude à pousser à l’ombre, même sous les arbres, qui plait. Enfin, ce petit arbuste couvre-sol se glisse en bordure d’un chemin ombragé et drageonne jusqu’à former de jolies colonies avec le temps.
8 – Pour son abondante floraison : Le Phlox subulata
Quand on pense couvre-sol florifère, on ne pense pas forcément aux Phlox. Et quand on pense Phlox, on pense avant tout au Phlox paniculata connu pour ses belles panicules colorées en été. Le Phlox subulata mérite cependant d’être davantage connu et planté car sa floraison est tout bonnement stupéfiante. Ce petit couvre-sol se transforme en une masse colorée dès le début du printemps. Il se couvre littéralement de fleurs, à tel point que, lorsqu’il est exposé à la pleine lumière, dans un sol drainé et riche, le feuillage disparaît sous les fleurs pendant trois bonnes semaines.
9 – Pour une fructification décorative en hiver : le Cotoneaster Coral Beauty
Non pas que je sois un grand fan des cotonéasters mais il faut leur reconnaître au moins une chose, ce sont les rois de la fructification. Lorsqu’en hiver l’intensité lumineuse faiblit et que les petites baies rouge-orangé prennent des couleurs intenses, l’hiver parait moins triste. De plus les oiseaux se régalent de leur baies providentielles en hiver, pensez-y !
10 – Pour toutes les raisons : le Géranium maccrorhizum Spessart
C’était quasi impossible de terminer un top 10 des meilleurs couvre-sols persistants sans évoquer le Geranium macrorrhizum Spessart. C’est le couvre-sol ultime qui pousse partout, au soleil comme à l’ombre, dans les sols argileux comme argilo-calcaires. C’est l’un des rares à pousser à l’ombre sèche, sur des talus, des bordures d’allées, au pied des arbres ou des rosiers. Il étale ses rhizomes sur le sol et étouffe tout sur son passage, même le lierre, c’est dire sa robustesse. Il pousse lentement mais surement, porte un feuillage au parfum discutable mais fleurit beaucoup et longtemps au printemps. Et lorsque le froid arrive, son feuillage se teinte de cuivre et de rouge, il s’atrophie mais ne disparaît pas et laisse entrevoir son réseau dense de rhizome. C’est le meilleur et c’est mon préféré (en toute objectivité !).